Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/189

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» talent au fond que des philosophes pohtiques, » qui n'avaient d'autre but que de redresser notre » gouvernement sur les principes imprescriptibles » et inviolables de la vraie association. Plus ils » ressentaient d'indignation contre les iniquités et » les scandales du régime tyrannique qui asser- » vissait une nation si digne d'être libre et heu- » reuse, plus aussi ils devaient s'armer de toutes les » forces de la raison pour combattre tout ensei- » gnement qui affermissait la puissance des des- » potes, et entretenait le stupide aveuglement du » peuple. Si , aux premières époques des réclama- » tions de la philosophie , et lorsque les saines » lumières commencèrent d'éclairer l'horizon de » la France^ les ministres de la religion se fussent w hâtés de régler leur enseignement sur l'esprit de » la liberté et de la démocratie évangélique ; la V philosophie , au lieu de se tourner contre la foi , » en serait devenue le plus inébranlable appui : le » concert le plus touchant, et le plus redoutable » pour tous les oppresseurs , se serait établi entre » les oracles de l'aréopage et les prêtres du temple- » L'égide de la raison serait venue couvrir le signe » sacré du christianisme ; et l'on aurait vu le » flambeau de l'intelligence humaine s'incliner » devant celui de la révélation , comme devant la » règle éternelle de toute justice et la source in- » corruptible de toute sagesse. Mais les ministres » de l'évangile ont commencé par déclarer , du w haut de la tribune sainte , une guerre éternelle

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