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I)E CHAMFORT. 225

que nous sommes, et connaître est à celui qui, en livrant la terre à nos partages et l'univers à nos disputes, étendit entre la création et nous, entre nous et nous mêmes , la sainte obscurité qui le couvre. »

Il nous semble que ces deux pages , écrites dans les Pyrénées , pouvaient être datées du Valais , et qu'elles ne dépareraient pas une lettre de Saint- Preux à Julie. On voit que l'académie avait raison de dire que l'ouvrage de 31. Ramond inspirait aux lecteurs de toutes les classes un intérêt qu'ils trou- veraient rarement dans les écrits de ce genre. On retrouve, en vingt endroits de celui-ci, la délicate et profonde sensibilité qui respire dans ce mor- ceau ; mais il serait trop long de les indiquer , et celui qu'on vient de lire , suffit pour donner l'idée du coloris qui anime les tableaux qu'il trace de la vie cliampêtre , des mœurs pastorales , etc. Ce- lui qui représente une famille de bergers espa- gnols , passant du sol de leur patrie et du revers de la montagne, sur la partie française des Pyré- nées , est digne du pinceau de Teniers. On peut appliquer à ce tableau ce que ]M. Ramond dit de la nature , qui , tous les ans, reproduit cette scène patriarcale : « qu'il réunit la vénérable empreinte » de l'antiquité aux charmes d'une immortelle » jeunesse. »

Une autre source non moins féconde de l'inté- rêt que M. Ramond a su répandre sur son ouvrage, c'est la variété de ses connaissances en différentes

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