Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t3.djvu/406

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qui l'avaient fait, dès qu'ils ne parurent pas assez dépenJans de lui. 11 ne témoigna pas le moindre intérêt pour les lettres ; il n'eut pas même l'esprit d'oublier ses petites an imosités contre Voltaire , pour se faire honneur d'appeler à Versailles cet illustre .vieillard qui avait la faiblesse de le dési- rer ; et il eut la maladresse de laisser voir à la France et à l'Europe que l'opinion publique était devenue une puissance bien prépondérante, puis- que Paris décernait à Voltaire des honneurs sans exemple , dont la cour demeurait spectatrice im- moljile et muette , entre les réclamations furieuses de rarclie\êque et du clergé, et les sourdes me- naces du pariement.il n'a pas échappé aux obser- vateurs que ce triompSie inoui qui consterna Ver- sailles où l'on osait à peine en parler, et plusieurs circonstances singulières du séjour de Voltaire à Paris étaient un des é^ énemens publics qui an- nonçaient déjà un grand diangement dans les

os])rits.

Tout ce caractère du comte de Maurepas se trouve dans ses Mémoires: pour peu qu'on y porte nn œil attentif, on y voit ce fond de frivolité , cette vanité jalouse, ce goût et cette habitude des petites choses qui étaient ses qualités distincti- ves. Ils offrent l'extrait de cinquante-deux vo- lumes rédigés entre lui et son secrétaire Salé, en parlie pendant le cours de son ministère, et avec le plus grand soin. Qui croirait que ces 62 volu- ïneSj composés par un homme qui devait être oc-

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