Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t4.djvu/347

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Qui ? moi ! trahir Betti ! la rendre malheureuse !
Je n’en puis soutenir l’image douloureuse.
Hélas ! si vous saviez tout ce que je lui dois !
Mais qui peut le savoir ? C’est elle, je la vois.
Le remords à ses yeux m’agite et me dévore.



Scène VII.

BETTI, BELTON, MYLFORD.
Betti, à Belton.

As-tu quelque secret à me cacher encore ?
Hélas ! oui… Loin de moi tu détournes les yeux.
Ah ! je veux t’arracher ce secret odieux.
Mais qui vient nous troubler ?

Mylford, à Belton.

Mais qui vient nous troubler ? C’est mon oncle lui-même.

Betti.

Quel pays ! on n’y peut jouir de ce qu’on aime.

Mylford.

Adieu, décidez-vous ; vous n’avez qu’un instant :
Songez à votre état, au prix qui vous attend,
À cinq ans de malheurs, à vous, à votre père,
Et prenez un parti que je crois nécessaire.

Betti, à Belton, lui montrant Mowbrai.

Ne faut-il pas sortir encor pour celui-là ?
Moi, j’aime ce vieillard, je reste.