Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/410

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puérilités, tilres presque uniques par lesquels on se distingue de la canaille. Elle est bruyante , elle est inconunode ; mais aux yeux et aux oreilles de qui?.... Kt ces graves et silencieux déportemens de la canaille instruite , bien vêtue , s'intitulant gens comme il faut, feront-ils mieux le bonheur de la terre ?

11 faudrait , mon ami , il faudrait qu'une tète pensante et sagace comme la vôtre ^ ît l'Angleterre comparée à tout ce qu'on voit ailleurs , et pesât les désagrémens qu'on exagère chez vous , contre les maux réels dont il est défendu de parler. Rien de parfait ne saurait sortir de la main de l'homme ; mais il va du moins mauvais , et beaucoup moins mauvais , en Angleterre que partout ailleurs , où des esclaves, les fers aux pieds et aux mains, se moquent des dangers que courent les volti- geurs. Il semble qu'on ait voulu consoler jusqu'ici les autres nations, en leur parlant des défauts de la constitution anglaise , de ce qu'on appelle ses abus. On a fait comme ceux qui portaient leurs géraissemens sur de légers liens à des esclaves chargés de lour !es chauies; on abuse de ce que les premiers laissent toute la sensibilité , tandis que les autres ôtent tout sentiment. Enfin, si le mieux peut trouver place chez les Bretons, ce sera quand les autres nations européennes seront arrivées à leur niveau. Le philosophe doit donc tendre à cette révolution , avant que de désirer l'autre. Une émeute , \me sédition à Londres fait

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