Page:Chamfort - Œuvres complètes éd. Auguis t5.djvu/412

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il faut nous tenir dans les généralités. Mais je ne puis pas me refuse! au plaisir de frotter la tête la plus électrique que j'aie jamais connue. Je ne per- drai pas mon temps ici ; et si la misère et le mal- heur ne font pas justice de moi, je répondrai peut-être à mes ennemis et à mes prétendus amis presque aussi coupables que mes ennemis , mais delà seule manière qui me convienne désormais , par de bons et d'utiles ouvrages, tous portant mon nom; car, dès le premier, j'annonce que tout ce qui ne le portera pas me sera faussement attribué , afin qu'on n'essaie pas de m'imputer les viles anonymités qui pullulent ici. Quoiqu'il ar- rive, vous n'aurez pas à rougir de moi, soyez-en bien assuré; mais quand vous presserai-je contre mon cœur? C'est en vérité ce qu'il m'est impos- sible de dire ; à cet égard , j'ose à peine fixer l'a-

Je vous ai déjà écrit, mon cher ami, sur le brillant surcroît de fortune qui vous est arrivé: / j'en étais en colère, et je ne suis pas encore très- calme à cet égard ; mais je veux vous croire dé- guignoné , comme vous dites : c'est cependant luie dérision , si vous ne devez commencer à tou- cher que dans trois ans, à moins qu'on ne vous en donne neuf d'avance. Madame de N. vous écrira le premier courrier. Aujourd'hui, il est trop tard, et ses beaux yeux souffrent à la lumière; elle vous prie de l'aimer , et de m'écrire souvent; car elle prétend que je suis très-mauvaise compa-

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