Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/250

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partenu à un édifice contigu et sans liaison réelle avec le monument de Sésostris.

Je termine ici, pour cette fois, mes notices monumentales ; je parlerai, dans ma prochaine lettre, des tombeaux des rois thébains que nous exploitons dans ce moment ... Adieu.

P.S. 2 avril. Je ferme aujourd’hui ma lettre, le courrier devant partir ce matin même pour le Kaire. Rien de nouveau depuis le 25 ; toujours bonne santé et bon courage. Je donne ce soir à nos compagnons une fête dans une des plus jolies salles du tombeau d’Ousireï ; nous y oublierons la stérilité et le voisinage de la seconde cataracte, où nous avions à peine du pain à manger. La chère ne répondra pas à la magnificence du local, mais on fera l’impossible pour n’être pas trop au-dessous. Je voulais offrir à notre jeunesse un plat nouveau pour nous, et qui devait ajouter aux plaisirs de la réunion ; c’était un morceau de jeune crocodile mis à la sauce piquante, le hasard ayant voulu qu’on m’en apportât un tué d’hier matin ; mais j’ai joué de malheur, la pièce de crocodile s’est gâtée : nous n’y perdrons vraisemblablement qu’une bonne indigestion chacun.