Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/257

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Cette dernière expression prouverait, s’il en était besoin, que les tombeaux des Pharaons, ouvrages immenses et qui exigeaient un travail fort long, étaient commencés de leur vivant, et que l’un des premiers soins de tout roi égyptien fut, conformément à l’esprit bien connu de cette singulière nation, de s’occuper incessamment de l’exécution du monument sépulcral qui devait être son dernier asile.

C’est ce que démontre encore mieux le premier bas-relief qu’on trouve toujours à la gauche en entrant dans tous ces tombeaux. Ce tableau avait évidemment pour but de rassurer le roi vivant sur le fâcheux augure qui semblait résulter pour lui du creusement de sa tombe au moment où il était plein de vie et de santé : ce tableau montre en effet le Pharaon en costume royal, se présentant au dieu Phré à tête d’épervier, c’est-à-dire au soleil dans tout l’éclat de sa course (à l’heure de midi), lequel adresse à son représentant sur la terre ces paroles consolantes :

« Voici ce que dit Phré, dieu grand, seigneur du ciel : Nous t’accordons une longue série de jours pour régner sur le monde et exercer les attributions royales d’Hôrus sur la terre. »

Au plafond de ce premier corridor du tombeau, on lit également de magnifiques promesses faites au roi pour cette vie terrestre, et le détail