Page:Champollion - Lettres écrites d’Égypte et de Nubie en 1828 et 1829.djvu/349

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la paroi de gauche la grande scène de la Psychostasie. Ce vaste bas-relief représente la salle hypostyle (Oskh) ou le prétoire de l’Amenti, avec les décorations convenables. Le grand juge Osiris occupe le fond de la salle ; au pied de son trône s’élève le lotus, emblème du monde matériel, surmonté de l’image de ses quatre enfants, génies directeurs des quatre points cardinaux.

Les quarante-deux juges assesseurs d’Osiris sont aussi rangés sur deux lignes, la tête surmontée d’une plume d’autruche, symbole de la justice : debout sur un socle, en avant du trône, le cerbère égyptien, monstre composé de trois natures diverses, le crocodile, le lion et l’hippopotame, ouvre sa large gueule et menace les âmes coupables ; son nom, Téouôm-enement, signifie la dévoratrice de l’occident ou de l’enfer. Vers la porte du tribunal paraît la déesse Thmeï dédoublée, c’est-à-dire figurée deux fois, à cause de sa double attribution de déesse de la justice et de déesse de vérité ; la première forme, qualifiée de Thmeï, rectrice de l’Amenti (la vérité), présente l’âme d’un Égyptien, sous les formes corporelles, à la seconde forme de la déesse (la justice), dont voici la légende : « Thmeï qui réside dans l’Amenti, où elle pèse les coeurs dans la balance : aucun méchant ne lui échappe. » Dans le voisinage de celui qui doit subir l’épreuve on lit les mots