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représentation de la fille du Soleil, de l’épouse de Phtha : elle porte en effet Hathôr rectrice de la région supérieure du monde[1].

Un diadème ceint le front de cette divinité, dont les cheveux nattés sont contenus par une bandelette de couleur rouge ; de riches uræus sont suspendus à ses oreilles ; et au collier, orné d’émaux, tient un appendice qui retombe derrière les épaules de la déesse ; sur cet ornement, terminé par une fleur épanouie, est inscrit, dans le bas-relief original, le prénom royal du pharaon Ousirei, suivi du titre ϩⲁⲑⲱⲣⲙⲁⲓ, chéri d’Athôr. Deux bretelles émaillées soutiennent la tunique de couleur gris de perle, de forme ordinaire, mais dont les ornements présentent une particularité très curieuse. Les losanges dont elle est coupée dans l’original figurent, selon toute apparence, un de ces filets en émaux variés, qui recouvrent les tuniques des déesses et des reines dans les scènes peintes ou sculptées en grand. L’intérieur de chaque losange renferme un petit groupe de signes hiéroglyphiques ; et chaque ligne horizontale de losanges contient un même groupe de caractères. Mais si l’on interprète ces mêmes losanges en les lisant perpendiculairement, ils renferment, d’après un dessin malheureusement peu soigné dans les détails, et placé dans l’Atlas du voyage de Belzoni[2], les louanges du pharaon, louanges que la déesse Athyr est censée prononcer en l’accueillant dans la région divine. Cette singulière inscription se divise en deux parties, et renferme les idées suivantes : « Dieu bienfaisant Ré-saté-mé (prénom du roi), nous t’avons donné la domination et une vie heureuse et éternelle, toi, fils du Soleil et des dieux, Ousirei, serviteur de Phtha, vivificateur pour toujours. »

« Dieu bienfaisant Ré-saté-mé, nous t’avons donné la domination sur les années des panégyries, toi, fils du Soleil, chéri des dieux seigneurs, serviteur de Phtha, vivificateur comme le Soleil éternel, dieu bienfaisant, chéri du maître du monde pour toujours. »

Nous ne savons encore comment caractériser l’espèce d’ornement attaché au collier que la déesse tient de sa main droite et semble montrer au pharaon un ornement semblable est fixé au cou du Dieu-Lune[3].

  1. Voyages, Recherches et Découvertes de G. Belzoni ; atlas, pl. 18.
  2. Idem.
  3. Voyez notre planche 14 (D).