Page:Champollion - Panthéon égyptien, 1823.djvu/122

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ornée de l’uræus, on ne peut méconnaître ici le dieu Phré, le Soleil personnifié[1], et placé sur la barque, emblême habituel du mouvement des astres. Cette grande Divinité, qui tient sur ses genoux le signe de la vie divine, est assistée par deux personnages mythiques, Divinités Parèdres, dont il sera question ailleurs.

Phré, (le Soleil), paraît une seconde fois, dans sa barque sacrée ; mais à la partie opposée du Ciel : ici la barque descend, comme l’indique la direction de la proue, et la face du dieu tournée vers le bas.

Il est de toute évidence que ces deux barques expriment, symboliquement, la course du Soleil dans la vaste étendue des cieux ; l’une, celle qui monte, désigne le Soleil à l’orient, et versant dans l’espace, des torrents de lumière, indiquée par les points de couleur rouge qui environnent la barque et le Ciel ; l’autre, celle qui descend, nous montre cet astre quittant l’horizon, à l’instant où la lumière disparaît entièrement. Il n’est point inutile de remarquer, enfin, que le disque du Soleil levant est peint de couleur d’or, tandis qu’à l’occident il est d’un rouge foncé.

Dans le manuscrit original, cette image, si bien caractérisée, de la déesse Tpé, le Ciel, ou l’Uranie égyptienne, enveloppe une scène symbolique, que nous ferons connaître lorsque nous traiterons des divers personnages qui la composent.

  1. Voyez l’explication de la planche 24.