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CVK, Sevk, Sovk ou Sovg, et ce nom a été connu des anciens Grecs[1]. On retrouve ce même nom divin à côté du personnage de forme toute humaine, reproduit sur notre planche 21. C’est là incontestablement la forme la plus simple du Cronos égyptien.

La coiffure du dieu est surmontée de cornes de bouc souvent flanquées de deux uræus, comme celles de ce dieu à tête de crocodile[2], parce qu’on supposait que cette divinité avait régné sur l’Égypte. Dans l’ordre des dynastes, Sovk était le dernier des douze dieux, c’est pour cela qu’on lui donnait, parmi les Égyptiens, l’épithète Νεώτατος θεὸς, le plus jeune des dieux[3]. Les cornes supportent deux grandes plumes ou feuilles de couleurs variées, et un disque, à cause de la planète de Saturne.

Les sculptures des temples nous montrent Sovk accueillant divers souverains de l’Égypte ; ce dieu donne le signe de la vie divine au pharaon Aménophis II, dans un des bas-reliefs du temple de Chnouphis, à Éléphantine[4].

Sovk, comme toutes les divinités égyptiennes, reçut des noms et des surnoms différents. Il est appelé ⲠⲈⲦⲂⲈ, Petbé, dans un manuscrit copte thébain[5] ; l’inscription grecque des cataractes le surnomme ΠΕΤΕΝΣΗΤΗΣ, mot qui, transcrit en lettres coptes, ⲠⲈⲦⲎⲈⲚⲤⲈⲦⲈ, Pethensété, signifie, celui qui réside dans Sété ; l’inscription établit en même temps que Sété est le nom égyptien de l’île où ce monument a été découvert par M. Rüppel.

  1. Voyez l’explication de notre planche 22.
  2. Idem.
  3. Diodore de Sicile, Biblioth., liv. I, pag. 24.
  4. Description de l’Égypte, Antiq., vol. I, pl. 36, no 3.
  5. Catalog. MM. Coptic., Mus. Borg. pag. 457.