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Traité d’Isis et d’Osiris, que les Égyptiens croyaient que leur Hercule habitait le disque solaire, et qu’il faisait avec cet astre le tour de l’univers.

Cette dernière indication nous a fait reconnaître, dans les peintures des manuscrits et dans les bas-reliefs des temples, les formes variées que les Égyptiens donnèrent à leur Hercule. Ce dieu est figuré sous une apparence toute humaine, et porte ordinairement sur sa tête, ou dans sa main, une longue feuille ou plume, dont la partie supérieure est arrondie et recourbée. Ses chairs sont constamment rouges, et l’Hercule égyptien, comme l’a dit Plutarque, accompagne, en effet, presque toujours le dieu Phré (le Soleil), lorsque cette grande divinité est suivie, sur les monuments, par ses divers parèdres. Dans un des bas-reliefs moulés dans la grande salle du tombeau royal découvert à Thèbes par M. Belzoni, l’Hercule égyptien, tel que nous venons de le décrire, est placé dans la barque du Soleil, à côté du disque lui-même. Dans la seconde partie du rituel funéraire, dont les papyrus, trouvés sur les momies, sont des copies plus ou moins complètes, l’Hercule égyptien accompagne encore le Dieu-Soleil[1]. Il en est ainsi dans une foule d’autres peintures ou sculptures.

L’Hercule égyptien gravé sur notre planche 25, a été copié à Biban-el-Molouk, par la Commission d’Égypte, dans le cinquième tombeau royal de l’est[2] ; la légende hiéroglyphique tracée à côté de ce personnage, renferme son nom propre et sa filiation (nos 1 et 2). Le nom propre est composé ici, comme partout ailleurs, de deux caractères, 1o d’une plume ou feuille, semblable à celle que le dieu porte sur sa tête ; la valeur phonétique de ce signe nous est encore inconnue ; 2o de l’oiseau que nous appelons provisoirement la caille, et qui, dans toutes les légendes hiéroglyphiques, exprimant indifféremment les lettres O, OU et V, a pour homophone, le lituus (lég. no 3). La filiation est indiquée par l’oie, la ligne perpendiculaire, et le disque solaire suivi de la ligne perpendiculaire, ce qui donne Sché ou Sé-Ré, ou bien, Si-Ri, c’est-à-dire, Fils du Soleil : l’Hercule égyptien est ordinairement qualifié de Dieu grand, Fils du Soleil, Seigneur Suprême (voyez la pl. 25 (A)).

  1. Description de l’Égypte, Antiq., vol. II, pl. 7, col. 81 à 79.
  2. Idem, Antiq., vol. II, pl. 91, no 2.