Page:Champollion - Panthéon égyptien, 1823.djvu/84

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l’autel, est le chamois du désert, appelé Oryx (Ὄρυξ) par les Grecs. Aucune offrande ne pouvait être plus agréable au dieu, dans les idées égyptiennes du moins, que celle du sang de cet animal particulièrement consacré à Typhon, le symbole spécial de l’impureté et l’ennemi déclaré de la Lune : car, disait-on, aussitôt que cet astre va paraître sur l’horizon, l’oryx, tournant ses yeux du côté de cet être divin, jette des cris et le maudit à sa manière, au lieu de l’accueillir avec joie ; bientôt après il creuse la terre avec ses pattes antérieures, et cache ses yeux dans la poussière pour ne point voir le lever même de l’astre[1].

  1. Ἀκαθαρσίαν δὲ γράφοντες, ὌΡΥΓΑ ζωγραφοῦσιν· ἐπειδὴ επ’ ἀνατολὴν ἐρχομένης τῆς ΣΕΛΗΝΗΣ, ἀτενίζων εἰς τὴν θεὸν, κραυγὴν ποιεῖται, οὐκ εὐλογῶν, οὐδὲ εὐφημῶν· σημεῖον δὲ τούτου ἐναργέστατον. Τοῖς γὰρ ἐμπροσθίοις ἀυτοῦ σκέλεσιν ἀνορύσσων τὴν γῆν, ζωγραφεῖ ἑαυτοῦ τὰς κόρας, ὡσπερεὶ ἀγανακτῶν καὶ μὴ βουλόμενος ἰδεῖν τὴν τῆς θεοῦ ἀνατολήν. Horapollon, Hieroglyph., livre I, § 49.