Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/137

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 105 )

les désignaient de la manière la plus simple et la plus claire pour tous ; c’est ainsi que, dans l’inscription de Rosette, par exemple, les idées enfant, homme, pschent, aspic, chapelle, stèle, &c. &c, sont exprimées beaucoup plus clairement par l’image même d’un enfant, d’un homme, de la coiffure pschent, d’une chapelle, d’un aspic et d’une stèle, que par les mots égyptiens équivalens, écrits d’après le système d’écriture alphabétique le plus parfait.

Je donne à la suite des noms phonétiques des dieux, gravés dans le Tableau général, une série de ces caractères images des dieux, employés dans le courant des textes hiéroglyphiques à la place des noms mêmes de ces dieux écrits phonétiquement. On y retrouvera le dieu Amon avec sa face humaine, la tête ornée de ses deux grandes plumes ; Amon-Cnèph, Cnouphis ou Chnumis avec sa tête de bélier ; Phtha dans la forme précédemment décrite ; Anubis avec sa tête de schacal ; Thoth avec celle d’un ibis ; Phré ou le soleil avec sa tête d’épervier et son disque ; Osiris avec sa mitre ordinaire ; Isis avec son disque et ses cornes, et ainsi de tous les autres. J’ajoute encore qu’il n’est point rare de trouver, dans les textes et les inscriptions hiéroglyphiques, les noms phonétiques des dieux, accompagnés immédiatement du nom figuratif lui-même, et plus souvent aussi de l’animal sacré symbole du dieu, et dont le dieu lui-même empruntait souvent la tête. Ces faits curieux m’ont paru dignes de quelque attention.