Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/166

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la lecture même des noms hiéroglyphiques des rois qui les ont fait élever, noms qui en couvrent pour ainsi dire toutes les parties.

Je crois être en état d’employer l’un et l’autre de ces moyens. Les savans jugeront jusqu’à quel point j’ai su le faire avec succès. Commençons par l’examen des titres royaux inscrits sur des monumens de la première époque de l’art en Égypte, l’époque des Pharaons.

On est généralement bien d’accord que les grands obélisques des palais de Karnac et de Louqsor, à Thèbes, sont des ouvrages des anciens Pharaons, ainsi que les parties de ces édifices sur lesquelles se trouvent reproduits à chaque instant les divers cartouches royaux que portent les obélisques précités. On accordera sans doute aussi une certaine confiance au témoignage formel de Pline, qui attribue à d’anciens rois de race égyptienne, la construction des plus grands obélisques transportés d’Égypte à Rome, tels que l’obélisque de Saint-Jean de Latran, et celui qu’on nomme Flaminien, ou de la porte du Peuple. Voilà, certes, des monumens pharaoniques : or, je retrouve dans les inscriptions hiéroglyphiques qui les décorent, la plupart des formes grammaticales phonétiques, les noms communs phonétiques, les noms propres phonétiques des dieux, déjà analysés et tirés d’abord de l’inscription de Rosette et de l’obélisque de Philæ, monumens de l’époque grecque, et d’autres textes dont l’époque n’est point certaine.