Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/214

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ne pouvait croire, en effet, qu’un peuple qui s’attacha si particulièrement à signaler, par les plus imposantes constructions, son respect pour sa religion, principe fondamental de son organisation sociale, et qui conserva cette religion, ses mœurs, et presque sa liberté, après la fin de la domination des Perses, n’eût construit aucun édifice public depuis les temps d’Alexandre le Grand jusqu’à son entière conversion au christianisme, c’est-à-dire, durant l’espace de près de sept siècles.

La question ainsi renfermée dans des limites et dans des termes bien connus, se réduisait donc à distinguer, s’il était possible, les monumens postérieurs à Cambyse, d’avec ceux qui existaient avant son invasion en Égypte. Pour des raisons tirées de l’ordre même de mes travaux, je n’ai d’abord publié que les applications de mon alphabet aux édifices égyptiens des époques grecque et romaine ; ceux qui, pour des motifs divers, en réduisaient l’usage à la seule lecture des noms propres grecs ou romains, n’attendaient pas de ma découverte la solution pleine et entière de cette question importante, tandis que d’autres, généralisant trop mes premiers résultats, concédaient une part exorbitante aux Grecs et aux Romains, dans l’ensemble des constructions égyptiennes.

Tout dépendait donc absolument de la plus ou moins grande application de mon alphabet ; et s’il pouvait se trouver qu’il servît à l’interprétation des inscriptions hiéroglyphiques de toutes les époques, cette même question allait être enfin décidée sans retour.