Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/219

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Bien plus, le cartouche contenant le nom hiéroglyphique de Xerxès, est accompagné, sur ce même vase d’albâtre, de cinq autres caractères hiéroglyphiques, dont la valeur phonétique bien connue donne le mot ⲓⲣⲓⲛⲁ, qu’on pouvait prononcer Iérina, Iriéna ou Iriéno, et qui ne peut répondre qu’au titre persan Iéré, mot que porte la légende cunéiforme du même vase, et qui, dans les textes zends, exprime le nom Héros ou Iranien, c’est-à-dire Persan.

Il est donc prouvé aussi que l’écriture hiéroglyphique égyptienne admettait des signes phonétiques, dès l’an 460, au moins, avant J.-C ; ces signes n’ont donc point été inventés en Égypte du temps des Grecs ou des Romains, comme on a paru vouloir le croire.

Deux sphinx en basalte, de travail égyptien, placés dans la salle de Melpomène, au Musée royal, sont d’un style qui ne permet point de les rapporter à la plus ancienne époque de l’art égyptien ; ils offrent, sur leur plinthe, des inscriptions en beaux caractères hiéroglyphiques, dans chacune desquelles on remarque deux cartouches ou encadremens elliptiques, séparés l’un de l’autre par le groupe bien connu, ϣⲉ ⲣⲏ, fils du Soleil. (Voyez ces deux légendes royales, Tableau général, n.os 123 et 124.)

Si je procédais, d’après les principes dans lesquels persiste M. le docteur Young, faute d’avoir bien fixé le sens du groupe fils du Soleil (Tabl. gén. n.o 405), je devrais croire que les inscriptions des deux sphinx renferment quatre noms propres, dont deux au moins de