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propres, soit des rois grecs d’Égypte, soit des empereurs romains, noms dont j’ai donné la lecture dans ma Lettre à M. Dacier, on s’aperçoit bientôt que chacune de ces inscriptions contient toujours deux cartouches accolés ou placés à une petite distance l’un de l’autre.

Le premier est précédé du groupe (n.o 270 bis), qui, dans le texte hiéroglyphique de Rosette, répond constamment au mot ΒΑΣΙΛΕΥΣ du texte grec. Les deux premiers signes de ce groupe, la plante et le segment de sphère , sont en effet les deux premiers signes du groupe (n.o 270), ⲥⲧⲛ (souten), rex, director, qui, dans les textes hiéroglyphiques, exprime très-fréquemment la même idée roi, et dont la forme hiératique est très-reconnaissable dans le groupe correspondant du texte démotique de Rosette. Le troisième signe du groupe n.o 270 bis est une abeille unie au segment de sphère, , signe ordinaire du genre féminin en langue égyptienne ; langue dans laquelle le mot ⲁϥⲛⲉⲃⲓⲱ, abeille, mouche à miel, est en effet du genre féminin. Si nous tenons compte du témoignage formel d’Horapollon, l’abeille exprimait, en écriture hiéroglyphique, Λαον προς βασιλεα πειθηνιον, un peuple obéissant à son roi[1] ; nous pouvons donc considérer les quatre signes qui composent le groupe n.o 270 bis, comme une formule consacrée, signifiant le directeur ou le roi du peuple obéissant, et comme formée d’une abréviation

  1. Hiérogl. l. 1, §. 62.