Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/270

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mem et deux samech, c’est-à-dire, par tout autant de signes que dans l’égyptien, et par des signes équivalant aux caractères hiéroglyphiques phonétiques qui forment ce même nom Ramsès dans les légendes précitées[1]. On connaît encore, dans la Basse-Égypte, province de Bohaïréh, une position où se trouvent des ruines égyptiennes et un bourg qui porte le nom de رمسيس Ramsis[2].

Il résulte donc de cet ensemble de faits, que le souverain égyptien, qualifié dans sa légende royale hiéroglyphique des titres approuvé par le Soleil, chéri d’Amoun, fils du Soleil, Ramsès, est, sans aucun doute, le même prince que le Rhamsès de Tacite, le Ramésès ou le Rampsès de Manéthon, le Séthos ou le Séthosis de ce même historien, le Sésoosis de Diodore, et le Sésostris d’Hérodote et de Strabon ; et comme tous les documens qui nous ont été transmis sur ce grand prince, ne permettent point de placer son existence plus tard que le xv.e siècle avant notre ère, il résulte également de la lecture de sa légende royale, que l’écriture hiéroglyphique phonétique était en usage en Égypte dix siècles avant l’invasion de Cambyse, et douze siècles avant Alexandre le Grand.

Le Canon de Manéthon mentionne plusieurs prédécesseurs ou successeurs de ce grand conquérant, qui portèrent aussi le nom de Ramsès ou Ramésès. Je

  1. Voyez planche XII, n.os 4, 5, 6, &c.
  2. Voyez l’Égypte sous les Pharaons, partie géographique, tom. II, pag. 248.