Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/274

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de la troisième face de chacun des deux monolithes, lesquelles ne portaient point encore d’inscriptions. Cette théorie sur les obélisques à deux légendes royales, théorie qui s’applique avec un égal succès aux obélisques de Saint-Jean de Latran et à l’obélisque Flaminien, sera développée dans un travail particulier sur la chronologie des monumens égyptiens ; et je prouverai alors que, dans les temps antiques, les obélisques n’étaient placés à l’entrée des principaux édifices, que comme de grandes stèles portant la dédicace des temples ou autres constructions, à certaines divinités, mentionnant spécialement les rois qui avaient fait exécuter ces constructions, et donnant quelquefois le détail des travaux entrepris par chaque prince, et de l’exécution des obélisques eux-mêmes.

Il résulte, principalement de la place qu’occupent les deux légendes royales gravées sur les deux superbes obélisques de Louqsor, que le troisième Ramsès dont nous trouvons le nom[1] dans les colonnes médiales, était antérieur à Ramsès le Grand ; on doit donc chercher le nom de ce nouveau Ramsès parmi les prédécesseurs de Ramsès le Grand. Il ne peut être que son bisaïeul Ramsès, quatorzième roi de la xviii.e dynastie, père et prédécesseur de Ramsès-Meiamoun dont nous avons aussi déjà reconnu la légende royale[2].

Les grandes colonnes de la salle hypostyle du palais de Karnac, et une portion des petites, portent la lé-

  1. Tableau général, n.o 112.
  2. Ibid. n.o 113.