Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/298

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mental que nous venons de reconnaître ; et tous les regrets, s’il en est à cet égard, doivent diminuer et même cesser entièrement, à mesure qu’on appréciera avec plus de soin et à leur seule valeur les résultats des travaux des modernes qui se sont livrés à l’étude des inscriptions hiéroglyphiques en partant du principe absolu que l’écriture sacrée des Égyptiens était uniquement composée de signes d’idées, et que ce peuple ne connut d’écriture alphabétique, ou des signes de sons, que par les Grecs seulement. J’avais longtemps aussi partagé cette erreur, et j’ai persisté dans cette fausse route jusqu’au moment où l’évidence des faits m’a présenté l’écriture égyptienne hiéroglyphique sous un point de vue tout-à-fait inattendu, en me forçant, pour ainsi dire, de reconnaître une valeur phonétique à une foule de groupes hiéroglyphiques compris dans les inscriptions qui décorent les monumens égyptiens de tous les âges.

J’ai lieu de croire que personne ne viendra du moins me contester encore la priorité dans cette manière tout-à-fait neuve de considérer le système hiéroglyphique des anciens Égyptiens à toutes les époques : si je me trompe donc, l’erreur m’appartient toute entière ; mais si l’ensemble des faits reconnus et des faits nouveaux vient confirmer de plus en plus ma nouvelle théorie, comme cela arrive tous les jours, il est juste qu’on reconnaisse, même en Angleterre, que ces importans résultats sont le fruit de mes recherches.

Il nous reste à présenter, dans le chapitre suivant,