Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/319

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véritable livre ; l’autre ne sera jamais qu’un tableau ou une série de tableaux.


§. V. De l’expression des Signes et de leurs différentes espèces.


27. Il existe nécessairement parmi les caractères qui forment ces textes pittoresques, et pour ainsi dire animés par des images fidèles des productions principales de la nature et de l’art, différens modes d’expression, qui tous, mais par un chemin plus ou moins direct, concourent à un même but, la représentation des idées.

Il est facile, en effet, de comprendre que toutes ces images si diverses ne peuvent être prises au propre, surtout celles qui, dans leur composition, violent les règles immuables de la nature[1]. D’un autre côté, on conçoit difficilement l’existence d’une écriture formée de signes représentatifs des choses, qui, dédaignant toujours l’expression propre des signes qu’elle emploie, procéderait seulement par des tropes, des symboles et des méthodes énigmatiques, à la représentation des idées et de leurs objets même les plus matériels. On ne comprendrait point davantage qu’un peuple arrivé à un assez haut degré de développement moral, eût sanctionné et perpétué l’usage d’une écriture absolument indépendante de sa langue parlée.

28. Le nombre immense d’inscriptions conçues en

  1. Suprà, 4, page 255.