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§. VI. Des Caractères figuratifs.


29. On doit entendre par caractères figuratifs, des signes qui, par leurs formes matérielles, sont une imagée des objets mêmes dont ils doivent exprimer l’idée dans un système d’écriture.

30. Des caractères de cette nature existèrent incontestablement dans l’écriture sacrée des Égyptiens. Nous avons vu d’abord que tous les noms propres de simples particuliers, écrits en hiéroglyphes, sont terminés par un caractère représentant un homme[1], si ces noms sont masculins, et par le caractère représentant une femme[2], si ces noms propres sont féminins.

31. Toutefois on pourrait considérer ces deux signes, non comme des caractères véritablement figuratifs, mais comme de simples marques d’espèce ou de genre.

Et en effet, tous les noms propres égyptiens étant significatifs par eux-mêmes, il devenait indispensable de distinguer d’une manière particulière les groupes de signes qui les exprimaient, pour qu’on vît bien qu’ils étaient l’expression d’un nom propre, et non celle d’un verbe, d’un participe, d’un adjectif, d’un nom commun, ou même d’une courte proposition. Ainsi, par exemple, si le groupe numéroté 164 bis dans notre Tableau général, était dénué de son signe final, le caractère homme, ce ne serait plus un nom propre,

  1. Tableau général, n.os 153, 154, &c. &c.
  2. Ibidem, n.os 158, 159, 162, 165, 169, 176, 178, &c. &c.