Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/336

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ⲕⲣⲙⲣⲙ Kremrem… Bruit.
ϧⲣⲁϫⲣⲉϫ Khradjredj… Grincer les dents.
ⲧⲗⲧⲗ Teltél… Stillare, tomber
goutte à goutte.
ϣⲕⲉⲗⲕⲓⲗ Schkelkil… Sonnette.
ⲱⲙⲕ Omk… Avaler.
ⲣⲟϫⲣⲉϫ Rodjredj… Frotter, polir.
ⲙⲟⲛⲙⲉⲛ Monmen… Ébranler.
ϧⲉⲣϧⲉⲣ Kherkher… Ronfler, stertere.
ⲛⲉϥ, ⲛⲓϥⲉ Nef, nifé… Souffler.

On s’aperçoit aisément, en effet, que ces mots ont une relation de son avec celui qui est produit par les objets, ou qui résulte des actions et des manières d’être physiques dont ces mots sont devenus le signe oral. Tous ces mots images sont donc parfaitement analogues dans leur formation, comme dans leur but, aux signes figuratifs, fondement premier de l’écriture hiéroglyphique égyptienne.

47. Mais les langues, comme les écritures idéographiques, épuisent bientôt la série des objets qu’il leur est possible et commode d’exprimer, celles-là par une imitation directe des sons, et celles-ci par une imitation directe des formes ; les unes et les autres ont alors recours à une imitation indirecte.

Les langues tendent dès-lors à établir entre les qualités des objets de certaines idées, et les qualités des sons par lesquels on les exprime, une certaine similitude qui ne peut cependant être absolument exacte,