Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/351

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 301 )

nes[1], et furent particulièrement désignés par les anciens sous le nom d’anaglyphes[2], que nous adopterons désormais.

Cette distinction établie, il est aisé de voir que l’ouvrage d’Horapollon se rapporte bien plus spécialement à l’explication des images dont se composaient les anaglyphes, qu’aux élémens ou caractères de l’écriture hiéroglyphique proprement dite : le titre si vague de ce livre, Ιερογλυφικα [sculptures sacrées ou gravures sacrées], est la seule cause de la méprise.

62. Confondre un anaglyphe avec un texte hiéroglyphique, ce serait tomber dans l’erreur trop commune que nous avons signalée dans notre paragraphe premier (suprà, 7). On peut bien, jusqu’à un certain point, considérer les anaglyphes comme une espèce d’écriture, et ce sera, si l’on veut, l’écriture symbolique ; mais sous aucun rapport on ne saurait les assimiler à l’écriture hiéroglyphique pure qui en fut essentiellement distincte : il suffit en effet de dire, pour le prouver, que la plupart des figures qui composent les anaglyphes, sont accompagnées de petites légendes explicatives en véritable écriture hiéroglyphique.

Il résulte seulement de toutes ces observations, qu’une partie des images symboliques employées dans

  1. Voyez des bas-reliefs de ce genre, dans la Descript. de l’Égypte, Antiq. vol. II, pl. 82, 83, n.os 1 et 2 ; 84, n.os 6, 7 ; 85, n.os 10, 13 ; 86, n.os 1, 6, 7, 8, 11 ; 92, n.o 11, &c. vol. III, pl. 34, n.o 1, pl. 64, &c.
  2. Clément d’Alexandrie, Stromates, liv. V, chap. 4.