Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/396

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est exprimé par les mêmes signes, sauf que le T du nom propre, au lieu d’être rendu par la main, l’est par le segment de sphère [1].

M. Cailliaud a trouvé, attaché à la première enveloppe de toile peinte qui couvre la momie, un petit rouleau de papyrus. Le nom de Pétémen en écriture démotique, et ce même nom en lettres grecques, ΠΕΤΕΜΕΝΟΣ, se lisent encore sur le bord extérieur du rouleau. L’intérieur, qui est en écriture hiératique, contient quelques prières adressées aux dieux en faveur de Pétémen ou Pétamon, dont le nom se lit dans les premières lignes, et n’est que la transcription hiératique du groupe hiéroglyphique répondant aux lettres coptes ⲛⲧⲁⲙⲛ[2]. Le nom hiératique de Cléopâtre, sa mère[3], transcrit en hiéroglyphes d’après le tableau synonymique des signes qui se correspondent de l’une à l’autre écriture, donnerait le groupe (Tableau général, n.o 219 d), en lettres coptes ⲕⲗⲟⲛⲧⲗ pour ⲕⲗⲟⲛⲧⲣ ; car j’ai déjà dit qu’un même caractère exprime à-la-fois, dans les alphabets égyptiens, les articulations L et R (suprà, pages 44, 47 et 63).

En ajoutant enfin que cette momie égyptienne, qui ne peut être antérieure à la domination des Grecs en Égypte, puisqu’on y lit des noms grecs, et qui, selon toute apparence, n’appartient même qu’à l’époque

  1. Tableau général, n.o 219 b.
  2. Ibid. n.o 154.
  3. Ibid. n.o 219 c.