Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/412

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tant des scènes historiques ou civiles, et des cérémonies du culte.

127. Il ne faut point toutefois prendre pour des anaglyphes certaines décorations architecturales formées d’images d’objets physiques groupés d’une manière singulière, et répétés successivement un grand nombre de fois dans certaines frises, dans des soubassemens, dans des anneaux de colonnes ; ce ne sont souvent que de véritables légendes hiéroglyphiques pures, disposées de manière à produire pour l’œil un effet régulier, sans perdre pour cela leur valeur d’expression.

Telle est, par exemple, une des frises du grand temple du sud, à Karnac, publiée par la Commission d’Égypte[1], et gravée sous le n.o 1 de la planche mise en regard de cette page. Cette frise est composée de deux groupes de caractères (A et B), qui présentent alternativement le prénom royal et le nom propre du Pharaon Ramsès, fils de Ramsès le Grand, le Phéron d’Hérodote et le Sésoosis second de Diodore. Ce n’est en réalité qu’une variante, développée et ramenée pour ainsi dire à des formes pittoresques, de la légende royale ordinaire de ce prince. (Tableau général, n.o 115, et planche XV, n.o 2, A et B.)

Le prénom royal ordinaire (n.o 2, A) peut se traduire par le puissant par Rê (le Soleil) et par Saté, approuvé par Ammon ; le groupe (A) de la frise exprime les mêmes idées ; le disque de ou du soleil y est

  1. Description de l’Égypte. Ant. vol. III, pl. 57, n.o 7.