Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/419

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plier leurs applications, et nous montrer enfin, sous tous ses aspects, la nation illustre dont l’antiquité toute entière admira le génie, célébra les travaux, et s’appropria les plus sages institutions.

Les auteurs grecs ou romains qui reçurent par eux-mêmes ou indirectement quelques notions sur le système graphique des anciens Égyptiens, et en particulier sur leur écriture monumentale ou hiéroglyphique pure, durent être plus particulièrement frappés d’y rencontrer des caractères figuratifs et symboliques, c’est-à-dire, des caractères dont chacun exprimait à lui seul une idée, et sans aucune relation bien directe avec le son du mot signe de cette même idée dans la langue parlée : ces Grecs et ces Romains, habitués à une écriture toute alphabétique, et qui notait uniquement les mots de la langue, remarquèrent sur-tout, en effet, ces caractères figuratifs et ces caractères symboliques de l’écriture égyptienne, qui s’éloignaient tout-à-fait, et dans la forme et dans le fond, de la nature des signes dont ils se servaient eux-mêmes pour écrire la langue grecque ou la langue latine. Aussi, en parlant de l’écriture hiéroglyphique, n’ont-ils expressément mentionné que ces deux ordres de signes, sans donner aucun détail sur les élémens phonétiques égyptiens, soit qu’ils ne les aient point connus, soit qu’étant d’une nature analogue, aux formes près, à celle des lettres qu’ils employaient eux-mêmes, ils aient cru inutile d’en parler d’une manière expresse. On a pu remarquer aussi que Clément d’Alexandrie lui-même, l’au-