Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/423

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éternel, sous le gouvernement des sixième et septième rois d’Égypte, au sixième siècle après le déluge[1] ; et l’on n’apprendra point, sans quelque surprise, qu’un de ces pieux monarques fut Sésac, celui-là même qui, selon l’Écriture, pilla Jérusalem, et enleva les trésors du temple et ceux de la maison de David.

Toutefois, et malgré les divagations de Kircher ; quelques bons esprits s’adonnèrent enfin à l’étude d’un sujet qu’ils ne jugèrent point épuisé. Warburton, beaucoup plus sage que tous ses devanciers, discuta les divers textes des anciens, relatifs aux écritures égyptiennes ; il reconnut théoriquement diverses sortes de caractères, mais il commit l’erreur grave d’avancer que chacune de ces espèces de caractères formait une écriture à part : ce savant évêque n’a d’ailleurs prétendu donner que des généralités, sans en faire aucune application aux monumens égyptiens existant alors en Europe.

D’autres écrivains, ne voyant encore que des symboles dans les objets d’art comme dans les inscriptions égyptiennes, crurent retrouver, dans les uns comme dans les autres, des emblèmes nombreux et uniquement relatifs à l’astronomie, au calendrier et aux travaux de l’agriculture. C’est l’abbé Pluche, qui, le premier, énonça positivement une pareille idée[2] ; et ceux qui ont marché sur ses traces, ne s’embarrassant

  1. Gènes ; de l’imprimerie archiépiscopale, 1821.
  2. Histoire du ciel, de l’Écriture symbolique des Égyptiens, t. I.