Page:Champollion - Précis du système hiéroglyphique des anciens Égyptiens, 1824.djvu/447

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des Égyptiens ; or, les textes coptes, heureusement assez multipliés en Europe, nous ont conservé, écrits en caractères grecs, une très-grande partie des mots de cette langue égyptienne, et nous pouvons étudier dans ces textes la grammaire, les idiotismes et le génie de la langue parlée des anciens Égyptiens. Il ne s’agit plus que de reconnaître dans les textes hiéroglyphiques tous les caractères destinés à exprimer les sons des mots de la langue parlée.

J’ai déjà assuré la valeur d’un très-grand nombre de ces hiéroglyphes phonétiques ou signes de sons. Il existe un moyen certain de reconnaître celle de tous les autres signes homophones de cette classe ; il consiste, et je l’ai déjà éprouvé avec un plein succès, dans la comparaison attentive des textes hiéroglyphiques roulant sur une même matière, et dans lesquels les mêmes idées sont exprimées dans un même système d’écriture.

Il serait fort difficile, sans doute, de s’assurer si deux textes conçus dans une écriture dont on ignorerait les élémens, traitent ou non d’une même matière ; mais ce cas ne s’applique point aux manuscrits égyptiens : car n’eussions-nous aucune notion sur la valeur d’un seul caractère hiéroglyphique ou hiératique, le plus léger examen suffirait cependant pour nous convaincre que tous les manuscrits égyptiens trouvés sur des momies, soit en hiéroglyphes, soit en caractères hiératiques, se rapportent presque tous à type primitif, et ne sont que des copies perpétuelles et