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Page:Chandor - Princesse Nichonnette, 1929.djvu/12

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intérieure étant considéré sous son angle le plus favorable, il reste le côté financier et le côté politique extérieure. Pour le premier, mon grand trésorier m’a présenté hier un budget tellement déficitaire qu’il ferait tordre de rire le dernier des chiffonniers du royaume. Quant à la politique extérieure de nombreux troubles de frontière m’ont été signalés du côté de la Calvitie.

— Eh bien ! c’est complet !

— Évidemment et c’est à ce double sujet que je tenais à vous consulter et à vous demander votre avis sur une idée qui m’est venue cette nuit et qui serait susceptible de parer à la fois à notre désastre financier et à nos ennuis de frontières.

— Ah ! ah ! voyons cette idée rarissime ?

— Elle est fort simple. Il suffirait, pour tout arranger d’accorder la main de notre fille au prince Atchoum, héritier du trône de Calvitie, notre richissime et dangereuse voisine.

La reine bondit.

— Hein ? s’écria-t-elle, vous voulez marier Nichonnette à ce crétin ?

— Ma bonne Euphrasie, ne vous emballez donc pas ainsi. Réfléchissez un peu. Par ce mariage, nous faisons d’une pierre deux coups…