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Page:Chansons populaires de France, 1865.djvu/127

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On trouve ici des gens assez mal nés
Pour s’aviser d’aller leur rire au nez :
Ils l’ont toujours aussi long que le bec
De cet oiseau que l’on trouve à Québec,
Et leur babil inspire du respect.

Tous les bossus ont ordinairement
Le ton comique et beaucoup d’agrément.
Quand un bossu se montre de côté,
Il règne en lui certaine majesté,
Qu’on ne peut voir sans en être enchanté.

Si j’avais eu le bonheur de Crésus,
J’aurais rempli mon palais de bossus.
On aurait vu près de moi, nuit et jour,
Tous les bossus s’empresser tour à tour,
De montrer leur éminence à ma cour.

Dans mes jardins, sur un beau piédestal,
J’aurais fait mettre un Ésope en métal,
Et, par mon ordre, un de mes substituts
Aurait gravé près de ses attributs :
Vive la bosse et vivent les bossus !

Concluons donc, pour aller jusqu’au bout,
Qu’avec la bosse on peut passer partout.
Qu’un homme soit ou fantasque ou bourru,
Qu’il soit chassieux, malpropre et mal vêtu,
On le distingue alors qu’il est bossu.



J’ai du bon tabac dans ma tabatière.

J’ai du bon tabac dans ma tabatière,
J’ai du bon tabac ; tu n’en auras
pas.
J’en ai du fin et du râpé ;
Ce n’est pas pour ton fichu nez.
J’ai du bon tabac dans ma tabatière,