Page:Chapiseau - Au pays de l’esclavage, 1900.djvu/126

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groupes sur le sol, parfois parallèles, souvent divergentes, elles ne laissent deviner aucune intention de dessin.

Les trous sont tout aussi curieux : ils sont coniques, et leur base supérieure, de vingt-cinq à trente centimètres de diamètre, est une circonférence parfaite. Leur profondeur ne dépasse pas un pied. Servaient-il de mortiers pour écraser les grains ? Mystère et antiquité !

Quant aux stries, ce sont des polissoirs dont les parois et le fond sont unis, usés par un long frottement. Si l’on s’agenouille devant une de ces rainures et si l’on y fait glisser un caillou, la longueur de la raie concorde avec le développement des bras. Le maximum d’efforts se faisait au milieu de la rainure, le minimum aux extrémités. Ces polissoirs, semblables à ceux que l’on voit en France dans le Périgord, sont les traces ineffaçables d’une civilisation tout à fait primitive.

Qu’est devenue la race autochtone ? Disparue sans doute, ou bien fondue dans la race envahissante. Si les hommes ont été tués et mangés par les conquérants, les femmes ont dû être épargnées et demeurer comme épouses ou esclaves. N’est-ce pas par elles que s’est introduit, chez les nouveaux