Page:Chapiseau - Au pays de l’esclavage, 1900.djvu/30

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les faire mettre à mort en cas d’insoumission. Il les conduit à la guerre.

En cas de guerre avec une tribu voisine, tous les chefs de village se mettent sous la protection du plus puissant d’entre eux, qui porte le nom de roi et prend le commandement général. L’autorité du roi est absolue sur tous, chefs et sujets ; mais la guerre terminée, le partage fait ou la rançon payée, cette autorité cesse complètement.

On a appelé fétichisme la religion des nègres. On est donc tenté de croire que les noirs adorent les fétiches : c’est une erreur, ils conçoivent plusieurs divinités : dieu du bien, dieu du mal, dieu de la mort, etc., et toutes ces divinités s’appellent Zambi. Les fétiches sont, dans leur religion, ce que sont, dans nos cultes, les divers objets de dévotion. Ils tirent leur vertu d’un même principe : personnifier des êtres abstraits ; ils ont un même but, un même caractère : concilier la faveur des dieux, conjurer les maux qui peuvent survenir.

Le féticheur joue, chez les nègres, le rôle qu’avait dans nos campagnes le sorcier d’antan ; il a quelque connaissance de la vertu des plantes et, par là même, il est en même temps médecin. Aussi