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les aspirations


Tes ancêtres ! ― Normands aussi croyants qu’altiers,
Ils s’étaient arrachés, un jour, à leurs foyers,
Ils avaient, en suivant l’astre de l’espérance,
Franchi l’immensité de mers encor sans nom,
Qui du seul ouragan connaissaient le sillon,
Pour tenter de fonder une nouvelle France.
 
Ils avaient découvert des bords délicieux,
Qui semblaient refléter le sourire des cieux,
De vrais édens créés exprès pour la légende,
Où les eaux et les champs leur versaient des trésors,
Où la mer, les berçant toujours de ses accords,
Leur rappelait les flots de la côte normande.

Ils avaient accompli de bien rudes travaux.
Contre la barbarie et contre des rivaux
Qui voulaient leur ravir le pays de leurs rêves
Ils avaient combattu durant plus de cent ans,
Éblouissant l’Anglais des rayons éclatants
Que la seule valeur met au tranchant des glaives.