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les aspirations


Ils aimaient leur pays d’un amour effréné.
Nul n’a conquis leurs monts dressant au ciel leurs cimes ;
Et le grand Bonaparte, invincible obstiné,
Vainement terrassa ces insensés sublimes.

Au sein de la mêlée ils rugissaient parfois,
Et, comme les lions, ils avaient des repaires.
Aujourd’hui l’on entend encor tonner leur voix,
Car dans les fils toujours ont survécu les pères.

Oui, les guerriers anciens vivent dans les nouveaux,
Qui sentent qu’un sang pur a gonflé leur artère ;
Et tenter d’asservir ce peuple de héros,
Ce serait essayer de dompter le tonnerre.

Et, quel que soit ce sort qui plane sur le front
Des braves défendant aujourd’hui leur domaine,
Les fils de Ruy Diaz toujours apparaîtront
Plus nobles et plus grands que les vengeurs du Maine.