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les aspirations


Tout était vierge encor sur ses plages fécondes,
Les sables, les rochers, les forêts et les ondes ;
Ses grands fleuves roulaient des trésors dans leurs eaux ;
Ses bois étaient peuplés de merveilleux oiseaux ;
Des nuages d’encens enveloppaient ses mornes ;
Les lacs qui sommeillaient dans ses déserts sans bornes
Semblaient dans leur grandeur et leur rayonnement
D’énormes pans d’azur tombés du firmament
Dans la sérénité de plaines idéales ;
Et dans son ciel si pur les aubes boréales,
Mouvants soleils d’hiver agités en tous sens,
Changeaient souvent ses nuits en jours resplendissants.
 
Attirés par l’éclat de l’œuvre si féconde
Qui venait de doubler l’envergure du monde,
Émus de ce succès immense et sans égal,
Les fils de l’Ibérie et ceux du Portugal,
Les enfants de la France et ceux de l’Angleterre
Vinrent se partager presque aussitôt la terre
Que sous le calme azur du ciel occidental
Avait su révéler l’immortel Amiral.