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navis patriæ


Bien des ans sont passés depuis l’heure bénie
Où, mêlant ses clameurs aux éclairs du génie,
Le canon saluait le triomphal retour
De la nef qui pour nous est la mère patrie,
Et, pendant tout ce temps, cette France chérie
Nous a de loin tendu les fleurs de son amour.

Et la France à nos yeux a paru bien plus belle,
Et nous avons senti toujours grandir pour elle
Notre admiration, notre foi, notre orgueil,
Partageant son espoir, sa joie et ses alarmes,
Acclamant ses succès, ― et répandant des larmes
Quand le noble voilier donnait sur un écueil.

Et, sans plus redouter aucune défaillance
Sur ce navire altier guidé par la vaillance,
Fiers de son pavillon que rien ne peut ternir,
Fiers de ses timoniers narguant toute rafale,
Nous suivons, tout émus, sa marche triomphale
Vers les grands horizons où brille l’avenir.