Page:Chapman - Les Aspirations, 1904.djvu/267

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
262
les aspirations


Le coteau verdoyant luit comme l’émeraude ;
Au champ flotte l’odeur du lis immaculé ;
Au fond de la forêt le cerf, étonné, rôde ;
Le bœuf, ravi, promène au loin son œil troublé ;
Et le semeur, suivi des moineaux en maraude,
Éparpille dans l’air sa chanson et son blé.
 
Et l’on respire un vent doux comme l’ambroisie ;
Dans la nuit l’horizon garde un reflet du jour ;
Chaque être librement poursuit sa fantaisie,
L’enfant sous le bosquet, le bouvreuil sur la tour ;
Et les bois et les prés, où chacun s’extasie,
Débordent de gaîté, de verdeur et d’amour.

La nature a repris sa beauté, sa jeunesse.
Partout c’est un réveil qui vient tout redorer,
Partout c’est un rayon qui réchauffe et caresse,
C’est un luth que la main des zéphyrs fait vibrer…
Mais cependant, malgré tant d’éclat, tant d’ivresse,
Je ne revois jamais le printemps sans pleurer.