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les aspirations

D’un vieil Ave dolent que la brise de mai
Apportait, par moments, du lointain embrumé,
Où Cartier, entraîné vers des plages nouvelles,
Venait de disparaître avec ses caravelles.

III


Les trois voiliers, partis au milieu des bravos
De chaleureux marins groupés au bord des flots
Et sur l’escarpement des falaises lointaines,
Harmonieusement balancent leurs antennes.
Du vent plein les huniers, ils vont alertement
À travers l’inconnu du désert écumant.
Sur les étraves l’onde en gazouillant déferle,
Et son ruissellement a des blancheurs de perle.
Une tiède vapeur qui sort du flot fumant
Fait au-dessus des mâts un rose poudroîment.
Le jour un chaud soleil dore le pli des voiles.
La nuit chaque sillage est pailleté d’étoiles,