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la grande nuit


Le regard à la fois surpris et fasciné,
On voit dans une étable où le givre s’attache
Le charpentier Joseph et sa femme sans tache
Contempler à genoux un enfant nouveau-né.

On voit ce frêle enfant réchauffé par l’haleine
Des deux seuls animaux qu’abrite le réduit ;
On voit un ange aller, dans l’ombre de la nuit,
Parler à des bergers au milieu d’une plaine.

On entend palpiter dans le lointain des voix
Qui de l’hymne sans fin sont les échos fidèles,
On entend par moment des bruissements d’ailes
Mêlés à des accords de luth et de hautbois.

On entend proclamer l’ineffable mystère
Du Verbe qui s’est fait chair pour nous racheter ;
On entend dans les airs des chérubins chanter :
— Gloire à Dieu dans le ciel ! paix aux hommes sur terre ! ―