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dans l’ombre


De l’immense miroir qu’encadre la forêt
S’élève une vapeur translucide et rosée,
Dans un déroulement si calme, qu’on dirait
Les ondulations d’un voile de rosée.

Et, le dernier reflet du jour agonisant
Vient de s’évanouir sur le velours des grèves.
L’ombre mystérieuse enveloppe à présent
La forêt et le lac absorbés dans leurs rêves.

Mais voici qu’au-dessus des grands arbres pensifs
Le croissant apparaît, serein comme la gloire,
Versant ses lueurs d’or, à travers les massifs,
Aux sentiers que les cerfs suivent pour aller boire.
 
L’onde sous ses rayons luit comme du métal
Où les feux de la forge étincellent encore,
Et les mélèzes verts ombrageant son cristal
À leurs sommets altiers ont des reflets d’aurore.