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les aspirations


Un prêtre, en surplis blanc, aspergera ton corps
Qui frémira d’émoi sous l’eau sainte qui coule,
Et, pendant qu’il lira les versets pour les morts,
Des sanglots dans la nef éclateront en foule.

Et tu ne pourras plus porter ton nom si doux ;
Celui d’une martyre en aura pris la place.
Tu verras le plancher usé par tes genoux :
Et tes traits fins prendront une pâleur qui glace.

Le souvenir mourra dans ton cœur endormi ;
Tu seras pour les tiens, hélas ! comme perdue ;
Tu fermeras tes yeux mourants sans qu’un ami
Puisse mettre un baiser sur la lèvre éperdue.

Moi, je croirais ton cœur à l’amitié fermé,
Je le croirais plus sourd et plus froid que la pierre,
Si je ne songeais pas parfois, l’esprit calmé,
Qu’il faut, pour toucher Dieu, des anges sur la terre.