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les invincibles

Les assiégés, rompant d’abord leurs rangs serrés,
Reculent vers les flots, écrasés par le nombre.

Or le prêtre avec eux se tient dans la pénombre,
La soutane en lambeaux et les cheveux au vent,
Criant à pleine gorge :
                                   En avant ! en avant !

Bientôt, se reformant derrière les grands chênes,
Aidés par les canons lançant toujours des chaînes,
Qui sifflent dans les airs ainsi que des serpents,
Les Sorelois, tantôt debout, tantôt rampants,
Reprennent le terrain perdu ― pouce par pouce ;
Mais l’amiral de fer de nouveau les repousse,
Et ses soldats déjà grimpent aux murs du fort.
Alors, se roidissant, dans un suprême effort,
Avec encore plus d’acharnement qu’au large,
Les braves en haillons reviennent à la charge,
Et, bondissant parmi les rangs échevelés
Des Anglais combattant comme des endiablés,
Les enfoncent partout avec la baïonnette.