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le vingt-quatre juin


C’est la fête du peuple et le jour de la gloire.
L’air est plein de parfums et de chants de victoire ;
Les échos ont partout de doux tressaillements ;
Partout flottent au vent les couleurs de la France,
Et le penseur croit voir, enivré d’espérance,
Un nimbe d’or au front de tous nos monuments.

Les villes et les champs rayonnent d’allégresse ;
Des souffles d’épopée et d’ineffable ivresse
Font battre à l’unisson tous les cœurs canadiens.
Mais, malgré la gaîté sans bornes qui le grise,
Le peuple, en déployant sa bannière à la brise,
Par moments se recueille, et dit : ― Je me souviens !

II

Oui, nous nous souvenons, en chômant notre fête,
À l’heure où nos drapeaux flottent sur chaque faîte,
À l’heure où tout sourit sous le soleil d’été,
Nous nous souvenons tous, sur nos plages prospères,
Des immortels travaux accomplis par nos pères
Pour la France chrétienne et pour l’humanité.