Page:Chapotot - L’Estomac et le Corset.djvu/100

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Il faut apporter tous ses soins à régler l’alimentation de la malade. Cette alimentation doit être en rapport avec les troubles de la fonction de l’organe.

On choisira donc les aliments qui nourrissent sous un petit volume : la viande, les œufs. Malheureusement, tous les régimes exclusifs, en particulier le régime carné, ont leurs dangers ; ils ne répondent pas à notre organisation qui exige un régime mixte. Le régime carné fait maigrir ; il ne suffit pas à notre nutrition. C’est un point que MM. Bouveret et Devic[1] ont bien fait ressortir.

Nous croyons que le régime qu’ils conseillent à leurs dyspeptiques doit convenir parfaitement à nos malades. « On conseillera, disent-ils, des purées très cuites et bien passées, de pommes de terre, de lentilles, de châtaignes, des pâtes alimentaires très cuites. Le malade ne mangera que très peu de pain. »

Les boissons seront évidemment beaucoup réduites pour ne pas augmenter l’ectasie.

C’est ainsi que le lait peut avoir des inconvénients en favorisant, si l’on en prend beaucoup, le développement de la poche sous-pylorique. À moins cependant que les malades n’aient la constance d’ingérer leur lait par très petites doses souvent renouvelées, ce qui supprime l’inconvénient que nous venons de signaler.

Nous avons dit que le chimisme peut être troublé. On cherchera quel est le taux d’acide chlorhydrique et, suivant les cas, on pourra, donner soit du bicarbonate de soude, quatre à dix grammes par jour, soit de l’acide chlorhydrique, à la dose de un demi-verre une demi-

  1. De la Dyspepsie. Maladie de Reichmann. Paris, 1892.