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existé sous le règne de Louis IX. C’est plus tard seulement que vinrent s’y joindre les buscs, si bardés de fer que les femmes enceintes en étaient fort incommodées, et qu’il fallut les interdire par une loi somptuaire. (Vecellio, de la famille du Titien.)

Tous les auteurs sont d’accord pour attribuer à Catherine de Médicis l’importation du corset à busc. Ce fut en 1532 qu’elle l’introduisit d’Italie en France. C’était une véritable cuirasse, un étui rigide qui ne tenait aucun compte des lignes du corps, « qui lui imposait une forme de convention et s’opposait aux variations de forme, de situation, de volume des organes ». Garnis d’abord de buscs de bois ou d’ivoire, ils furent armés plus tard de baleines et de plaques de fer. La forme de ces buscs varia beaucoup, à en juger par les plaintes de Montaigne sur la versatilité de la mode qui, après avoir fait porter le busc « entre les mamelles, l’a fait descendre, quelques années après, jusques entre les cuisses ».

Cette coutume des corsets existait déjà en Angleterre au XIVe siècle, comme l’indique ce passage du livre du chevalier de la Tour Landry : « Ce furent celles (les Anglaises) qui premièrement admenèrent cest estat en Bretaigne des grands pourfilz et corsés fendus ès costez. »

Cette mode dura jusqu’à la Révolution, qui « balaya tous ces vêtements, insignes de coquetterie, de richesse, de faste insolent. Les corsets à baleines disparurent à peu près complètement pendant quelques années ».

Pendant la Révolution, alors qu’on essaya de ressusciter les costumes grecs, le corset sembla devoir