Page:Chapotot - L’Estomac et le Corset.djvu/55

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(Charcot, Bouveret) peut être primitif, exister en dehors de toute action prédominante ou antérieure du corset. C’est un point nettement élucidé par les travaux de MM. Bouveret et Glénard.

La dislocation abdominale et viscérale peut donc être primitive. Mais, ainsi que le fait observer M. Bouveret, il est certain que l’affection de Glénard est beaucoup plus commune chez la femme que chez l’homme. C’est que, chez la femme, aux deux causes procédant de la neurasthénie elle-même, la dilatation de l’estomac et l’amaigrissement, s’ajoutent deux autres causes extrinsèques plus communes encore et surtout bien plus efficaces, à savoir l’extrême distension de la paroi abdominale par les grossesses répétées et la constriction de la taille par l’abus d’un corset trop étroit et trop serré ».

Le corset est ici cause adjuvante, il continue ce qu’un autre agent a commencé. Mais souvent aussi c’est lui qui commence, lui qui est la cause première des dislocations splanchniques. C’est ce que nous devons prouver.

Quelle est donc l’action mécanique par laquelle le corset déplace les organes situés dans les hypocondres ?

Les résistances du thorax ne sont pas égales sur toute sa circonférence ; en arrière il est absolument rigide (colonne vertébrale) ; latéralement se trouve le maximum de sa souplesse, de sa flexibilité ; en avant il n’y a qu’une échancrure : elle joue son rôle en permettant aux côtes de se rapprocher davantage de l’axe du corps ; c’est aussi une sorte d’issue offerte aux organes qui, chassés de leur loge, tendent à s’ouvrir un chemin