Page:Chapotot - L’Estomac et le Corset.djvu/63

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en admettant qu’il puisse se déplacer par le mécanisme qu’indique Bouchard, son abaissement énorme, comme on le voit souvent, serait difficile à comprendre. Il faut, pour le chasser, quelque chose de plus. Ce quelque chose, la main le réalise quand, recherchant le rein par le procédé de M. Glénard, elle le projette en quelque sorte hors de sa loge en plongeant dans l’espace costo-iliaque. C’est un effet semblable que produit le corset ; il comprime cette même échancrure et transporte le rein sous le foie, tout en formant en arrière un plan rigide qui lui permet d’agir plus efficacement sur le rein.

Nous sortirions du cadre que nous nous sommes tracé si nous nous étendions plus longuement sur ces prolapsus viscéraux. Nous négligeons même complètement celui de l’intestin, nous bornant à faire observer que l’estomac, pendant les déplacements que nous allons décrire, doit forcément entraîner avec lui le côlon transverse. Ces faits ont été assez mis en lumière par les doctrines de M. Glénard pour que nous nous dispensions de nous y appesantir. Nous passons également sous silence l’action du corset sur le plan pelvien. Ce serait nous écarter absolument de notre sujet.

Nous avons vu l’estomac, pincé entre le lobe gauche du foie et la rate, forcé de fuir devant eux, de s’élonger et de basculer. Le fait est d’une compréhension facile et d’une grande simplicité. L’estomac dont la statique est modifiée, tend à reprendre une situation qu’il avait dans l’enfance et surtout pendant la vie intra-utérine : il s’adapte à l’espace qui lui est laissé libre.

On s’abuserait étrangement si l’on pensait qu’une